Paroles : Fabre d'Eglantine, musique : Simon*
Année de l'arrangement : 2003


L'orage

(Il pleut, il pleut, bergère)


Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons ;
Allons sous ma chaumière,
Bergère, vite, allons :
J'entends sur le feuillage,
L'eau qui tombe à grand bruit :
Voici, voici l'orage;
Voilà l'éclair qui luit.



2.
Entends-tu le tonnerre ?
Il roule en approchant ;
Prends un abri, bergère,
A ma droite, en marchant :
Je vois notre cabane...
Et, tiens, voici venir
Ma mère et ma sœur Anne,
Qui vont l'étable ouvrir.

3.
Bonsoir, bonsoir, ma mère ;
Ma sœur Anne, bonsoir ;
J'amène ma bergère
Près de vous pour ce soir.
Va te sécher, ma mie,
Auprès de nos tisons ;
Sœur, fais-lui compagnie.
Entrez, petits moutons.


4.
Soignons bien, ô ma mère,
Son tant joli troupeau ;
Donnez plus de litière
A son petit agneau.
C'est fait : allons près d'elle.
Eh bien ! Donc te voilà ?
En corset qu'elle est belle !
Ma mère, voyez-la.


5.
Soupons, prends cette chaise
Tu seras près de moi ;
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi ;
Goûte de ce laitage ;
Mais tu ne mange pas ?
Tu te sens de l'orage.
Il a lassé tes pas.


6.
Eh bien ! Voilà ta couche,
Dors-y jusques au jour ;
Laisse-moi sur ta bouche
Prend un baiser d'amour.
Ne rougis pas, bergère,
Ma mère et moi, demain,
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.


Source : H.-L. Delloye, Chants et chansons populaires de la France éd. Ph. Auzou (1984) repris de l'éd. de 1843

Chanson connue aussi sous le titre : L'orage

FABRE D'éGLANTINE PHILIPPE FABRE dit (1750-1794)

Fils d'un marchand drapier de Carcassonne, Fabre d'églantine est un auteur-comédien ambulant.

Le célèbre Il pleut, il pleut bergère... est tiré d'une de ses opérettes.

Au cours d'un séjour à Lyon, il se lie avec Collot d'Herbois, mais il ne participe pas à l'agitation prérévolutionnaire.
Entré au club des Cordeliers, qui deviendra le club des Jacobins, il se lie dès lors avec Danton dont il devient l'homme de plume.

Besogneux, et sans cesse à l'affût de spéculations lucratives, il propose, en 1790, au ministre de la Marine, contre 3 millions, de pousser les Jacobins à se montrer favorables à la monarchie.
Il est cité aussi comme ayant re çu de l'argent du roi à la veille du 10 août 1792.
Après cette journée, il publie un journal mural : Compte rendu au peuple souverain, où il apparaît comme un révolutionnaire intransigeant;

il pousse aux massacres de Septembre et tente même d'en organiser en province.
Puis on le voit trafiquer sur les fournitures aux armées.
élu député de Paris à la Convention, il fait adopter par l'Assemblée son calendrier républicain, le 25 octobre 1793.

Après la chute de la Gironde, il fait partie de la faction des Indulgents.
Accusé d'avoir falsifié un décret de la Convention nationale relatif à la liquidation de l'ancienne Compagnie des Indes, il est arrêté le 18 mars 1794, jugé en même temps que les dantonistes, le 30 mars, et guillotiné le 5 avril.

Source : Encyclopædia Universalis

VICTOR SIMON

Violoniste, l'un des administrateurs du théâtre des Variétés et qui cultivait plusieurs arts en amateur.