Origine : Nivernais/Morvan
Année de l'arrangement : 2019


 

Bonjour mademoiselle


— Bonjour mademoiselle,
L'éclat de tes beaux yeux ;
Sur la verte fougère
Oh, j'viens prendre mes vœux.
Quand je te vois seulette,
Assise dessus l'herbette,
Ton troupeau et ton chien,
Non je n'peux pas comprendre
Qu'une beauté si grande
Peut rester sans moyen.

 

— Monsieur, d'être bergère,
C'est ma profession,
D'être seule dans la plaine
Gardant mes blancs moutons.
Je m'assis sur l'herbette
En jouant de la musette
Et de mon flageolet,
Dessous ces beaux feuillages
Je me mets à l'ombrage
En gardant mon troupeau.

 

— Allons, ma colombelle,
Allons dans mon château,
Tu seras demoiselle
Dedans mon beau palais ;
Mon château de plaisance
Servira de défense
A ma bergère…
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— Monsieur, toutes vos caresses,
Me font mettre en courroux ;
Je crains plus vos finesses
Que la fureur d'un loup.
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Un loup dans ma bergerie
Me prendrai un agneau,
Et vous, d'un langage tendre
Ce que j'ai de plus beau.

 

— Allons, ma colombelle
Avant de nous quitter,
Dessus ma bouche rose
Que j'prenne un doux baiser.
J'aime mon amant fidèle.
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Il est doux, il est ,
Il tient mon cœur en gage,
Je n'ose le quitter.

 

— J'm'en vais à la détresse
Appeler mon berger.
J'ai mon chien de vitesse,
Il vous sautera aux fesses.
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Prenez garde qu'il vous talonne
Car n'épargne personne
Evitez le danger.

 

— Ton chien, ma bergère,
Ne faut pas le lâcher ;
Si tu t'mets en colère,
J'aime mieux m'en aller.
Oh ! va, méchante bête,
Cruelle, sans pitié,
Ah ! plus que n'on te flatte,
Moins y a d'amitiè.


source : Achille Millien - Chansons Populaires du Nivernais et du Morvan, T. 1 page 214

1880, Gacogne.
César Guilleminot, né à Gacogne en 1856.