Origine : Basse-Bretagne
Année de l'arrangement : 2011
Silvestrik
Entre Iliz sant Lorenz ha Chapel sant Hervé
Zo un den gentil iaouank o sevel he arme. (bis)
Me meuz ur mab Silvestrik hag elar mont ivé.
etc.
A Saint-Michel en Grève
Mon fils est engagé;
Je fus au capitaine
Pour le lui demander.
— Mon vieux, c'est impossible,
C'est mon meilleur soldat;
Il a touché la somme,
Je ne le rendrai pas.
— Oiseau de ma muraille,
Va-t'en vers mon enfant
Savoir s'il est en vie,
S'il est au régiment.
— Bonjour, petit Sylvestre !
— Bonjour petit oiseau.
Va dire à mon vieux père
Que je reviens bientôt.
Le vieux bonhomme pleure,
Couché dans son grand lit;
Au loin les filles chantent
La chanson de son fils.
Le soldat sur la porte
L'écoute avec amour;
Ne pleure pas, mon père,
Sylvestre est de retour.
Traduction en vers de Fr. Coppée.
Source : L. A. Bourgault-Ducoudray - Mélodies populaires de Basse-Bretagne, page 31
Indication : Chantée par Me Le Goas, Guingamp.
Traduction de l'une des versions recueillie par de F. M. Luzel dans
Chants et chansons populaires de la Basse-Bretagne, Gwerziou I page 363 :
I -
Entre la chapelle de St-Efflam* et la colline de Menez-Bré,
Il y a un jeune capitaine qui lève une armée;Il y a un jeune capitaine qui lève une armée,
J'ai un fils Silvestrik qui parle d'y aller aussi :J'ai un fils Silvestrik, et je n'ai que lui,
Il n' y a pas dans la compagnie de soldat qu'on aime comme lui.J'aurai la bonté d'aller le demander,
Avec beaucoup de gens honorables, à son capitaine…Le capitaine, quand il entendit, s'arrêta pour écouter :
— Par vous, petit vieillard, je suis étonné :Vous voulez tromper le roi, et avoir ses soldats ?
Il a touché l'argent, il faut qu'il aille à l'armée;Quand vous donneriez cinq cents écus, vous ne l'auriez pas,
Il n'y a pas de soldat dans la compagnie qui me plaise autant que lui.— Adieu donc, cher Sylvestre, comme un enfant prodigue !
Si vous étiez resté à la maison, nous serions riches.J'ai un petit oiseau auprès du seuil de ma porte,
Dans un petit trou du mur; je crois qu'il couve.O toi, mon petit oiseau, tu as deux ailes,
(Voudrais-tu) voler par-delà la grande mer; oh ! oui, par-delà la mer, loin;(Voudrais-tu) voler pour moi jusqu'à la tête de l'armée,
Pour savoir si mon cher Sylvestre est en vie ?
II -
— Bonjour à vous, Sylvestrik, je vous souhaite le bonjour.
— Et à toi aussi, petit oiseau, puisque tu es venu jusqu'ici.— Je suis envoyé ici par votre père désolé,
Qui dit, Sylvestrik, que c'est vous qui en êtes la cause.— Descendez, petit oiseau, descendez sur vos deux pieds,
Que je vous écrive une lettre, pour lui porter, à la maison;Que je vous écrive une lettre, pour lui porter, à la maison,
Dans deux ans, à partir d'aujourd'hui, je serai arrivé auprès de lui…— Quand j'étais dans mon lit, dans mon lit, bien couché,
J'entendais les filles du Roudour qui chantaient la chanson de mon fils…Quand le père désolé était à faire ses gémissements,
Son fils Sylvestrik était à l'écouter, sur le seuil de la porte.— Cessez, père désolé, cessez de pleurer,
Voyez votre fils Sylvestrik qui est de retour !Plouaret (Côtes-du-Nord).
*La chapelle de Saint-Efflam au nord-ouest sur la baie de Saint-Michel-Grève (Côtes-du-Nord).
Voir d'autres versions de ce chant :
Distro Euz a Vro-Zaoz (Bretagne) n°2841 page 143
Silvestrik (2) (Trégor-Goëlo) n° 5131 page 257