Origine : Vendée (La Roche-sur-Yon)
Année de l'arrangement : 2003


 

M'en revenant de la vigne*


Men revenant de la vigne,
Tout lassé et tout crotté,
J'ai trouv' la la têt' de mon âne
Que le loup avait laissé.

(Parlé tristement.)
Ah ! tête, pauvre tête, tu ne chanteras donc plus :

Magnificat et l'oraison,
Lavredondaine, lavredondaine,
Magnificat et l'oraison,
Lavredondaine, lavredondon.

 

2.
Men revenant de la vigne,
Tout lassé et tout crotté,
J'ai trouv' l'é l'échin' de mon âne
Que le loup avait laissé.

(Parlé tristement.)
Echine ! pauvre échine, tu ne porteras plus la pourchaïe

Du moulin jusqu'à la maison,
Lavredondaine, lavredondaine,
Du moulin jusqu'à la maison,
Lavredondaine, lavredondon.

 

3.
Men revenant de la vigne,
Tout lassé et tout crotté,
J'ai trouv' les les patt' de mon âne
Que le loup avait laissé.

(Parlé tristement.)
Ah ! pattes, pauvres pattes, vous ne danserez donc plus

Le menuet, le rigaudon,
Lavredondaine, lavredondaine,
Le menuet, le rigaudon,
Lavredondaine, lavredondon.

 

4.
Men revenant de la vigne,
Tout lassé et tout crotté,
J'ai trouv' le le cul de mon âne
Que le loup avait laissé.

(Parlé tristement.)
Ah ! c…, pauvre c…, tu ne ch… donc plus des crottes

Pour fumer l'carré d'mes oignons,
Lavredondaine, lavredondaine,
Pour fumer l'carré d'mes oignons,
Lavredondaine, lavredondon.

 

5.
Men revenant de la vigne,
Tout lassé et tout crotté,
J'ai trouv' la la queue de mon âne
Que le loup avait laissé.

(Parlé tristement.)
Ah ! queue ! pauvre queue ! tu ne chasseras donc plus les mouches,

Tout à l'entour du troufignon,
Lavredondaine, lavredondaine,
Tout à l'entour du troufignon,
Lavredondaine, lavredondon.


Source : Sylvain Trébucq - La chanson populaire et la vie rurale des Pyrénées à la Vendée, t. 2 page 277

*Cette chanson rabelaisienne se rattache aux cérémonies licencieuses de la fête des ânes ;
elle se chantait en Vendée, pendant les fêtes de l'Avent, aux portes des églises.

C'est à Noël, parfois dans le courant de janvier, que se célébrait la fête de l'âne.
Elle représentait soit Balaam monté sur une ânesse, soit la Sainte Vierge et l'Enfant Jésus, qu'un âne, richement caparaçonné, transportait en Egypte.

La jeune fille qui jouait ce rô;le — c'était la plus belle de l'endroit — se plaçait au-devant de l'autel.
Alors commençait la messe, entrecoupée du braiement de l'âne.

Quand elle était dite, à la place de l'ite missa est, le prêtre chantait trois fois : hin han ! hin han ! hin han !

 

Voir d'autres versions de ce chant :

L'ase (2) (Languedoc) n° 2584 page 130

N'éy troubat lou cap de l'ase (Landes) N° 484 page 25

Quand Ti-Jean revient du bois (Québec) n° 1112 page 56