Origine : France - ouest (Charente) (Poésies pop. de la France, Mss. de la B. N., T. II,
fet 53)
Année de l'arrangement : 2003
L'amant qui tue sa maîtresse
— D'où viens-tu, p'tit Jean,
mon page, D'où viens-tu, mon petit fils ? |
bis |
2.
— T'as menti, p'tit Jean, mon page,
T'as menti, mon petit fils ;
Tu reviens de voir ta mie
Qui n'est pas bien loin d'ici.
3.
Je donnerai cent pistoles
Pour avoir son cœur ici.
— Oh ! donnez, donnez, ma mère
Tout à l'heure je vais la qu'ri (quérir).
4.
Le p'tit page prend sa route
Droit chez sa mie il s'en va.
Quand il y fut à la porte
Trois petits coups y frappa.
5.
— Oh ! qui est donc à ma porte,
Qui m'empêche de dormir ?
— Oh ! c'est votre amant, la belle,
S'il vous plaît venez li ouvrir.
6.
Et la belle saute en place
A son amant va ouvrir ;
Il la prit par sa main blanche
Dans son jardin la menit.
7.
Il la mène sous une ente
Oh ! qui graine sans fleurir.
Quand ils furent sous cette ente ;
— C'est ici qu'il faut mourir.
8.
Lui tire le cœur du ventre
Dans son blanc mouchoir le mit.
— Oh ! tenez, tenez, ma mère
Y voilà tous vos désirs.
9.
— T'as menti, p'tit Jean, mon page
T'as menti, mon petit fils ;
Ce n'est pas le cœur de ta mie ;
C'est le cœur de nos brebis.
10.
En finissant la parole
Le grand prévôt arrivit,
Lui mit la main sur l'épaule :
11.
— Petit page, il faut mourir
Etre fricassé dans l'huile
Et sa mère avec lui.
Source : Eugène Rolland - Recueil de chansons populaires, tome 1 page 304
Voir d'autres versions de cette chanson :
Mère, donnez ma chemise (Ardèche) n° 645 page 33
Le cœur de la mie (Berry) n° 1250 page 63