Origine : Nivernais et Bourbonnais (Poésies pop. de la France, Mss. de la B. N., T. III, fet 204)
Année de l'arrangement : 2003


 

Héro et Léandre*


Qui veut ouïr une chanson,
Celle de la belle Marguerite ?
Son père lui fit faire une tour
C'est pour le restant de ses jours.

 

2.
— La belle, j'irai vous voir,
Mais je crains fort votre père.
— Mon biau galant, si vous venez,
Je mettrai flambeau pour enseigne ;
Aussitôt qu'il s'allumera,
Je vous prie d'avancer le pas.

 

3.
Lorsqu'est v'nu su l'heure de minuit
Ce biau flambeau d'amour s'allume ;
Regarde en haut, regarde en bas,
Voyant ton ami z'au trépas ;
Regarde en bas, regarde en haut,
Voyant ton ami z'au tombeau.

 

4.
— Ô mère, ô mère, cruelle mère,
Père malfaisant, mère malfaisante,
Tu lui as ravi l'âme du corps
Et à présent le voilà mort !

 

5.
Si n'fallait qu'une pinte de mon sang
Pour le tirer de dans la peine,
Avec la pointe de mes ciseaux,
Oh ! je me piquerais les veines,
Je me piquerais si fort
Que le sang coulerait d'abord.

 

6.
Je m'en irai dedans le bois
Faire comme la tourterelle,
Lorqu'elle a perdu son ami,
Sur la plus haut' branch' du bois
S'en va mouri.


Source : Eugène Rolland - Recueil de chansons populaires, tome 3 page 70

Recueillie par George de Soultrait en 1857.

 

*Chanson connue sous ces titres :

- Héro et Léandre, (similitude avec la poésie grecque du même nom) voir note
- La légende du Val d'Amour
- Le flambeau d'amour
- L'amant noyé

La gaieté de la mélodie surprend sur un texte aussi tragique…

Le fichier midi comporte deux couplets enchaînés de longueur inégale, conformément au texte qui présente une alternance de 4 et 6 vers.

 

Voir d'autres versions de ce chant :

C'est une fille de quinze ans (Franche-Comté) n°3135 page 157

The vore två edle konunge bar (Suède) n° 4195 page 210