Origine : Nivernais/Morvan (Luzy)
Année de l'arrangement : 2002


 

Ouvrez la porte

(ziolée ou jiolée)*


  Douvrez, douvrez votre porte
La belle si vous m'aimez.
bis

— Je n'ouvre pas ma porte
Qu'à l'heure de la minuit,
Passez donc par la f'nêtre
La plus proch' de mon lit.

— Si vous saviez, la belle,
Comme nous sommes ici.
Sommes les pieds dans la neige,
[Dans l'eau jusqu'aux genoux,]
Une petit' pluie fine
Qui nous traverse tous.

— Montez donc chez mon père,
Lavoù qu'y-a des manteaux
Vous les prendrez [mon cher(e)]
Pour vous couvrir [le dos]
Galant, vous les prendrez,
Galant ces beaux manteaux.

— Pour aller chez votr' père,
Nous savons pas l'chemin.
— Passez donc par derrière,
Rentrez au grand jardin,
Vous trouverez la route,
La gran'route, le grand ch'min.

— Les chiens de votre père
Y vont toujours grondant,
Disont dans leur langage
[Galant tu perds ton temps.]

— Si je perds mon temps,
Je le recouvrerai bien,
Not' pein' sera récompensée.


Version B

— Galants qui sont à ma porte,
Quel présent m'apportez-vous ?
— Le présent que j'vous apporte,
Belle, le recevrez-vous ? (bis)

— Si c'est un présent honnête,
Pourquoi le refus'rions-nous ?

— Le présent que j'vous apporte,
C'est l'présent de ma culotte.


Source : Achille Millien - Chansons populaires du Nivernais et du Morvan, t. 3 page 129 et 131

Le fichier midi comporte deux versions : (A, B, A, B)

(A) Chantée en 1883 par Marguerite Luas, femme Angilbert, né à Charbonnet-sur-Arroux en 1831.
(B) Chantée en 1885 par Louis Eugène Magnien, né à Préporché en 1843.

*La veille du mariage, la fête commençait.
Le soir, les garçons rassemblés par le flûteux s'en allaient avec le marié à la porte de sa promise.
La porte était fermée.
A l'intérieur, des jeunes filles et quelques madrées commères se tenaient prêtes à répondre aux arrivants.
Les « ziolées » commençaient.
Le flûteux jouait d'abord un air, puis le dialogue suivant se déroulait.
— Les garçons chantaient :
Ouvrez, ouvrez la porte, la bell' etc.
— Les filles répondaient :
Je n'ouvre pas ma porte à l'heure de minuit etc.
— Après le dernier couplet, les filles reprenaient sur un autre air :
Galants qui sont à ma porte etc.
— Les garçons :
Le présent que j'vous apporte etc.

Enfin la porte s'ouvrait.
Les garçons se précipitaient dans la maison et, en bousculant tout, ils cherchaient la promise qui s'était déguisée et cachée.
Une fois trouvée, on buvait, on dansait et on se séparait pour se retrouver quelques heures plus tard.