Origine : Languedoc (Montpellier, Hérault)
Année de l'arrangement : 2002


 

Lous enfans de Mountpelié

(Chant pour réveiller, l'enfant)


Lous enfans de Mountpelié
fan de barcas de papié.
E lous de marselha
le tirou l'aurelha,
E lous de Pezenas
le tirou lou nas.


Traduction

Les enfants de Montpellier
font des barques de papier.

Ceux de Marseille
leur tirent l'oreille,

Ceux de Pézenas
leur tirent le nez.


Source : A. Montel et L. Lambert - Chants populaires du Languedoc, page 243

Version due à Mme Ancette.

Au premier distique, on balance l'enfant sur les genoux, comme s'il était dans une barque agitée;
au second, on lui tire l'oreille;
au troisième on lui tire le nez. Ainsi qu'on le remarquera, c'est un chant de moquerie contre les gens de Montpellier et leurs navires.
Il fait évidemment allusion à une dispute qu'ils auraient eue avec les gens de Marseille et ceux de Pézenas, dans laquelle ces derniers auraient eu le dessus.
Le débat commencé en 1249, à Saint-Jean-d'Acre, ne fut terminé qu'en 1257.
C'est le comte Charles d'Anjou, dans son palais de Brignoles qui procéda à la médiation.
La ville de Montpellier fut condamnée à payer à la ville et aux particuliers de Marseille, en raison des dommages, injures et meurtres commis, la somme de 60 000 sous royaux. Les Montpelliérais, quoique ayant des armateurs forts riches, étaient moins exercés et moins experts en fait de navigation que les Marseillais.
(Montel, extraits)