Origine : Bretagne/Poitou
Année de l'arrangement : 2002


 

La Guillanneux*


Nous sommes de bons enfants
Aimant Pornic et Saint-Gilles
Nous les fêtons tous les ans
Chassant la mélancolie (bis)
Et chantons d'un cœur joyeux
Nous aurons la Guillanneux.

 

2.
La bourgeois' de ce logis
Est une femme bien fine
Elle va nous tirer du vin
Dans la pinte ou la chopine (bis)
Nous boirons un coup ou deux
Nous aurons la Guillanneux.

 

3.
Madam' pour vous saluer
Nous boirons cette rasade
Nous boirons à la santé
De toutes vos camarades (bis)
Ici-bas, ou dans les cieux
Nous aurons la Guillanneux.

 

4.
C'est à toi cher compagnon
De voir dans la cheminée
S'il n'y a point de jambon
Ou quelqu'andouille enfumée
Ou quelque chose de mieux
Nous aurons la Guillanneux.

 

5.
Nous ne somm's point gourmands
Nous prenons devant derrière,
Les morceaux les plus friands
Ou la bête toute entière (bis)
Ce qui vaut encor mieux
Nous aurons la Guillanneux.

 

6.
Nous avons là parmi nous
Un vaillant porteur de poches
On peut le charger beaucoup;
Il est fort comme une roche (bis)
Il est plus fort que deux bœufs
Nous aurons la Guillanneux.

 

7.
Nous avons aussi chez nous
Une bonne filandière
Qui file tant tous les jours
Qu'ell' en a mal au derrière (bis)
Mais ces bras sont courageux
Nous aurons la Guillanneux.

 

8.*
Si vous n'avez rien à donner
Donnez-nous la chambrière
Là, derrière le pallier
Nous lui f'rons bien son affaire
Nous l'arrang'rons pour le mieux
Ça vaudra la Guillanneux.

 

9.
Saint-Gilles notre patron
Est plein de reconnaissance
Il vous rendra pour vos dons
Une bonne récompense (bis)
Ici-bas ou dans les cieux
Nous aurons la Guillanneux.


Source : Armand Guéraud - En Bretagne et Poitou…, tome 1 page 118

Indication : Chants domestiques et rappelant une coutume, Pornic, M. Bellanger.

8* Ce couplet est à supprimer (d'après Guéraud).

On se servait de cette expression pour demander des étrennes.
Au dernier jour de l'an les jeunes garçons vont par les bourgs, villages et maisons chanter des cantiques et crient ensuite par trois fois :
Ma Eghinat !


A Morlaix, la bourgeoisie célèbre cette époque en chantant des chansons profanes, et criant : Eghin an eit, (le blé germe).
Dans les provinces voisines de la Bretagne, ces mots altérés ont donné : L'aguilanneuf, aguilanneu etc.
Certains auteurs parlent des fêtes druidiques où l'on crie :
à gui l'an 9.


Courir le Guilledou
est une expression fort usitée en Poitou : pour dire courir les assemblées nocturnes ou diaboliques.

L'usage de donner des étrennes remonte jusqu'à Tatius qui régnait avec Romulus.
Ce prince étant allé cueillir le premier, ou ayant reçu comme bon augure des branches coupées, au renouvellement de l'année, dans un bois consacré à la déesse Strenia, autorisa cette coutume que les romains observèrent dans la suite;
et ces présents, qu'on accompagnaient de souhaits de bonheur pour toute l'année, furent appelés stren, d'où nous avons fait le mot Etrenne, en l'honneur de la déesse Strenia.
(M. Grolleau)

Voir une autre version de ce chant :

Guillenlé (Bourgogne) n° 889 page 45