Origine : Provence
Année de l'arrangement : 2002


 

Bonjour, le rossignol


Bonjour, le rossignol sauvage,
Où donc as-tu tant demeuré ?
J'craignais que tu aies perdu la vie,
Dans le combat de Gibraltar !
Lorsque tu fus bien arrivé
De ton voyage,
Le moment où je t'entendis
M'a réjoui.

 

2.
— Que vous avez de complaisance,
Monsieur, d'vous souvenir de moi !
Mais moi j'aurai la prévenance
De v'nir ici passer l'été ;
Je vous promets qu'en votre honneur,
Dans mon ramage,
Je chanterai la nuit, le jour,
Ici, partout.

 

3.
— Moi je te donn' la préférence.
Si tu veux chanter au jardin ;
Au jardinier je f'rai défense
De te causer quelque chagrin ;
Si, par hasard, tu veux nicher,
Y a du feuillage ;
Le fricot sera abondant
Pour tes enfants.

 

4.
— Monsieur, je vois à votre mine
Que vous aimez l'chant des oiseaux,
Je prierai la chardonnerette
De vous chanter quelque air nouveau,
L'alouette a un bel accent
Mais chante seule,
Elle ne chante qu'en plein champ,
Et c'est charmant !

 

5.
D'ici jusqu'au mois de septembre,
Monsieur, je s'rai votre voisin,
Vous aurez le plaisir d'm'entendre
Autant le soir que le matin.
Puis, nous allons passer l'hiver
En d'autres terres ;
Ensemble, l'hirondelle et moi
Nous partirons.

 

6.
— Passez donc par la Martinique
Car, maintenant, en ce moment,
On entend de vers l'Amérique
Retentir les coups de canon !
— Nous prendrons un autre chemin
Pour notre route ;
Je suis votre obligé, Monsieur,
Allons, adieu !


Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 1 page 37

Origine : Louis Lambert - Chants et chansons populaires du Languedoc, page 150.

Cet air, que l'on trouve aussi en Auvergne, servit à Mistral pour sa chanson de Magali.
C'est vers 1855 qu'il l'entendit de la bouche d'un laboureur.