Origine : Bas-Berry (Châteauroux)
Année de l'arrangement : 2002


 

Ambitions modestes


  Ma mèr' donnez-moi un mari.
Si vous voulez dès aujourd'hui.
bis

Qu'il soit gaillard, qu'il ait l'cœur tendre ;
Je ne saurais longtemps attendre.
S'il a pour moi de la douceur,
Je l'aimerai de tout mon cœur.

 

2.
— Ma fille, attends un p'tit moment :
Tu sais bien qu'j'avons point d'argent,
— J'ai quinze francs dans ma pochette,
J'acheterai pelle et pincette,
Une paillasse, un bois de lit ;
Et p'tit à p'tit le reste aussi.

 

3.
L'soir pour régaler mon époux,
Je lui ferai la soupe au chou ;
Je mangerai du pain d'épice :
Grand Dieu, maman, c'est mon délice ;
J'boirai de l'eau et lui du vin,
Je sais qu'un homme en a besoin.

 

4.
Pour le garder à la maison,
Je f'rai du feu en tout' saison ;
Nous achèt'rons deux liards de braise,
Nous nous contenterons d'une chaise ;
Il se mettra sur mes genoux.
Et nous serons heureux chez nous.


Source : Barbillat - Touraine - Chansons populaires dans le Bas-Berry, page 83 - II

Chantée par M. Berthon, dit La Neige, Châteauroux.

On trouve aussi cette chanson dans : J. Choleau - Costumes et chants populaires de Haute-Bretagne, page 230
La musique est exactement la même, le texte diffère un peu et semble plus authentique… (voir ci-dessous)

Papa, donnez-moi z'un mari
Papa, donnez-moi z'un mari
Je l'aimerai toute ma vie
Donnez-moi le, seï doux et tendre
Donnez-moi le sans plus attendre.
Donnez-moi le dès aujourd'hui
Je l'aimerai toute ma vie.

2.
— Ma filleu retarde un moment,
Tu sais qu'nous n'avons pu d'argent.
Pour payer les frais du mariage,
Entretenir ton p'tit ménage.
Tu sais qu'nous n'avons pas l'moyen
Que tu t'y marie avec rien.

3.
— Papa, vous ne savez donc pas
Comment font ceux qui n'en ont pas
J'ai douze francs dans ma pouchette,
J'acheterai ber et bercette.
J'achèterai le bois de lit,
Papa, nous irons p'ti à p'ti.

4.
Ma fill', pour te chauffer les daï
Il te faudra de si bon bouais.
— J'achèterai six liards de braise,
Papa, il nous faudra une chaise
Je m'assirai sur ses genoux
Papa, nous serons donc chez nous.

5.
Tous les dimanches au matin
Je lui donnerai très peu d'argent
Je lui donn'rai d'quoi boir' chopine
Et mon mari me fera bonne mine.
Cela sera bonne raison
Pour le revoir à la maison.

6.
Tous les matins je lui donn'rai
Uneu bolée de lait.
Je lui donn'rai de la salade
Des artichauts à la poivrade
Il boira l'eau et moi le vin :
Il sait qu'les femmes en ont besoin.

Chanté par Victoire Rihet, couturière à la Coudre en Bain-de-Bretagne (février 1906).

 

Voir la page mariages, laquelle contient un grand nombre de chansons sur le thème de la jeune fille impatiente de se marier.