Origine : Bourbonnais
Année de l'arrangement : 2001
Oh ! voici la Saint-Jean*
(dialogue de bergères)
Oh ! voici la Saint-Jean,
Ma mie, ma camarade !
Oh ! voici la Saint-Jean,
Il faudra nous quitter;
Il faudra m'en aller !
2.
N'as-tu pas de chagrin,
Ma mie, ma camarade !
N'as-tu pas de chagrin
De nous voir nous quitter,
De te voir t'en aller ?
3.
— Oh ! oui, j'ai du chagrin,
Ma mie…
Mais pleurer je n'peux pas ! (bis)
4.
— Ne te chagrine pas,
Ma mie…
Il faut rire et chanter
Et de nouveau rester.
5.
— Je n'peux rir' ni chanter,
Ma mie…
Je suis trop chagrinée ! (bis)
6.
Je ne puis rester…
On ne donn' pas assez. (bis)
7.
— Combien veux-tu gagner…
De plus qu'l'année passée ? (bis)
8.
— Je veux gagner mon châl'…
Les étrennes du bétail
Et l'argent de mon chapeau.
9.
— Si l'on ne te donn' pas…
Est-c' que tu resteras ? (bis)
10.
— S'ils ne me donnent pas…
Ce serait un hasard
Que je reste à nouveau !
11.
— Où iras-tu t'louer…
Si tu ne restes pas ? (bis)
12.
— Ma mie, je m'en irai…
J'irai dans l'bon pays,
Pour mieux m'y habituer.
13.
— Oh ! dans le bon pays…
On n'trouve pas d'abri ! (bis)
14.
— Il y a un buisson blanc…
Nous nous mettrons dedans. (bis)
15.
— Où iras-tu au champ…
Le soir de la Saint-Jean ? (bis)
16.
— J'irai dans le grand pré…
Fair' la jolie fuz'lée,
De rubans toute ornée ;
17.
— De quoi la feras-tu…
Cette jolie fuz'lée,
De rubans toute ornée ?
18.
Avec un bouquet blanc…
La couleur d'un ruban. (bis)
19.
— A qui la donn'ras-tu…
Cett' fuzelée bouq'tée ? (bis)
20.
— J'la donnerai à ma vieill'…
Pour me faire augmenter ! (bis)
21.
Et où iras-tu au champ…
L'matin de la Saint-Jean ? (bis)
22.
J'irai par les collines…
L'matin de la Saint-Jean ! (bis)
23.
— Qu'est-c' que tu porteras…
Pour notre déjeuner ? (bis)
24.
— De la galett', du flan…
Et du fromag' d'un an. (bis)
25.
— Et m'en donneras-tu…
De cett' galett', de c'flan,
De ce fromag' d'un an ?
26.
— Faudra bien t'en donner…
Pour faire nos adieux ! (bis)
27.
— Ne nous verrons donc plus…
Par dessus ces collin' ? (bis)
28.
— Nous nous verrons bien mieux…
Par derrièr' ces grands bois. (bis)
29.
— Pour faire nos adieux…
Ces grands bois sont bien hauts !
Faudra les raccourcir !
Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 3 page 260
*Dans beaucoup de régions de France, le jour de la Saint-Jean,
le 24 juin, était le jour où se terminaient - ou commençaient - les engagements des serviteurs, agricoles ou de maison.
Ce jour-là, ou la veille au soir, les serviteurs parcouraient campagnes, rues ou chemins, en chantant leur départ, leur espoir en leur nouveau maître, leur nouvelle vie.
En Bourbonnais, la chanson était souvent dialoguée - parfois d'assez loin - par les bergères.
(J. Canteloube)
Voir d'autres chansons de la Saint-Jean, page : saisons