Origine : Bretagne
Année de l'arrangement : 2001


 

Les messieurs de la ville


Entre vous tous gens de la ville,
Ah ! ne vous estimez pas tant ;
Vous nous traitez tous d'imbéciles,
Nous pourrions vous en dire autant.
Ah ! ne vous zist', zist', zeste,
Ah ! ne vous estimez pas tant !

 

2.
Si vous avez de belles filles,
Ah ! ne vous estimez pas tant ;
Les nôtres ne sont pas si gentilles
Mais faut les voir en travaillant.
Ah !…

 

3.
Si vous vous mettez de la poudre,
Ah ! ne vous estimez pas tant ;
Quand nous allons au moulin moudre,
Nous pourrions en avoir autant.
Ah !…

 

4.
Si vous avez de bell's dentelles,
Ah ! ne vous estimez pas tant ;
Les nôtres ne sont pas si belles,
Mais nous ne d'vons rin aux marchands.
Ah !…

 

5.
Si vous avez un biau plumage,
Ah ! ne vous estimez pas tant ;
Car les coqs de nôtre villaige
Font tous les frais d'votr' harnachement.
Ah !…

 

6.
Si vous avez de biaux carrosses,
Ah ! ne vous estimez pas tant ;
On y voit souvent d'vilain's rosses
Qui vont s'y promener dedans.
Ah !…

 

7.
Si vous avez de belles glaces,
Ah ! ne vous estimez pas tan ;
On y voit souvent d'vilain's faces
Qui vont se bouter devant.
Ah ! ne vous zist', zist', zeste,
Ah ! ne vous estimez pas tant !


Source : Adolphe Orain - Chansons de Bretagne, page 342

Chantée par M. Heuzé, de Bain qui l'avait apprise au Grand-Fougeray.