Origine : Ile de France (Paris)
Année de l'arrangement : 1996


 

Malbrough s'en va-t-en guerre


Malbrough s'en va-t-en guerre,
Mironton, ton ton, mirontaine !
Malbrough s'en va-t-en guerre,
Ne sait quand reviendra, (ter)

2.
Il reviendra-z-à Pâques,
Mironton, ton ton, mirontaine !
Il reviendra-z-à Pâques
Ou à la Trinité. (ter)

3.
La Trinité se passe...
Malbrough ne revient pas. (ter)

4.
Madame à sa tour monte...
Si haut qu'ell' peut monter. (ter)

5.
Elle aperçoit son page...
Tout de noir habillé. (ter)

6.
— Beau page, ah ! mon beau page !...
Quell' nouvelle apportez ? (ter)

7.
— Aux nouvell' que j'apporte...
Vos beaux yeux vont pleurer. (ter)

8.
Quittez vos habits roses...
Et vos satins brochés ! (ter)

9.
Monsieur d'Malbrough est mort...
Est mort et enterré. (ter)

10.
J'l'ai vu porter en terre...
Par quatre-z-officiers. (ter)

11.
L'un portait la cuirasse...
L'autre son bouclier. (ter)

12.
L'un portait son grand sabre...
L'autre ne portait rien. (ter)

13.
A l'entour de sa tombe...
Romarin l'on planta. (ter)

14.
Sur la plus haute branche...
Le rossignol chanta. (ter)

15.
On vit voler son âme...
Au travers des lauriers. (ter)

16.
Chacun mit ventre à terre...
Et puis se releva. (ter)

17.
Pour chanter les victoires...
Que Malbrough remporta ! (ter)

18.
La cérémonie faite...
Chacun s'en fut coucher. (ter)

19.
Les uns avec leurs femmes...
Et les autres tous seuls. (ter)

20.
Ce n'est pas qu'il en manque...
Car j'en connais beaucoup. (ter)

21.
Des blondes et des brunes...
Et des châtaign' aussi ! (ter)

22.
J'n'en dis pas davantage...
Car en voilà-z-assez ! (ter)


Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 4 page 149

Origine : J.-B. Weckerlin - Chansons populaires du pays de France, vol. II, page 120

La légende veut que ce chant ait été apporté par Mme Poitrine, venue à Versailles, avec son mari, pour voir le roi, après la naissance du premier dauphin (22 oct. 1781) dont elle devint la nourrice.
La reine Marie-Antoinette entendit la nourrice de son fils chanter cette ronde de son pays (le Poitou) qui lui plut et qu'elle joua souvent sur son clavecin.
Toute la Cour apprit cette chanson qui devint célèbre.

Napoléon l'affectionnait et avait coutume de la siffler ou la chantonner (d'une voix fausse) chaque fois qu'il montait à cheval pour partir en campagne.
(J. Canteloube)