Origine : Nivernais/Morvan (Beaumont-La-Ferrière)
Année de l'arrangement : 2001


 

Enceinte sans l'avoir senti


Qui veut savoir un' chansonnette,
Nous vous la dirons, (bis)
C'est une jeune couturière
Pleurant nuit et jour, (bis)
Elle a perdu son pucelage
Au joli jeu d'amour. (bis)
— Oh ! n'pleur' pas tant ma fille,
Car il n'est plus temps, (bis)

 

2.
Je vois bien que ta jupe
A lève par devant. (bis)
— Oh ! je vous remercie, ma mère,
De vos compliments. (bis)
Et si vous me dites enceinte,
Je ne sais de qui; (bis)
Oui, je vous le jure, ma mère,
Je n'ai rien senti. (bis)

 

3.
Oh ! taise-toi, p'tite libertine,
Tu parles hardiment ! (bis)
Viens ici que je t'assomme
A coups de bâton, (bis)
Ou bien tu vas me dire
Qui est l'père de l'enfant. (bis)
— Oh ! le père de l'enfant, ma mère,
C'est un grenadier, (bis)

 

4.
Il a pas fait d'apprentissage,
Il est fort adroit, (bis)
Il a levé ma jupe
Il me l'a mis tout droit. (bis)
Un jour, en coulant la lessive,
Il est venu me voir, (bis)
M'a bien priée d'amour extrême
D'lui blanchir son paquet, (bis)

 

5.
Il me l'a mis à tremper lui-même
Dedans mon baquet. (bis)
Oh ! mais, entendez-vous, ma mère,
Les canons ronfler, (bis)
Les bombes arriver,
Oh ! c'est le roi qui les appelle,
Ces enfants bâtards,
Oui, pour les remplacer,
Les ceuss' qui sont morts. (bis)


Source : A. Millien - Chansons populaires du Nivernais et du Morvan, t. 1 page 446

Chantée par Jean Gauthier, né à Beaumont en 1835.

 

Voir une autre version de ce chant :

Enceinte sans l'avoir senti (2) (Aveyron) page 220 n° 4399