Origine : Flandre (Cassel, Bailleul)
Année de l'arrangement : 2001


 

Ah ! Jeanne, disait-il, Jeanne

(légende)


Ah ! Jeanne, disait-il, Jeanne,
Pourquoi ne chantes-tu pas ?

  — Ah ! Que chanterais-j' dit-elle,
Dans trois jours je ne serai plus là !
bis

2.
A peine en terre était Jeanne,
Jean épousa une autre femme.

Celle-ci battit les enfants
En disant : — Allez chercher votr' pain !

 

3.
Le lendemain à neuf heures,
On vit aller les enfants
Vers la tombe de leur mère
Et s'y mettre à genoux tous les trois.

 

4.
Ils firent une longue prière,
Pieusement, à genoux ;
Et sur leur prière ardente
Le tombeau s'ouvrit en trois endroits.

 

5.
Jeanne prit son deuxième enfant
Et le mit sur ses genoux.
Puis elle prit son plus jeune
Et l'éleva jusqu'à son sein.

 

6.
De son lait elle l'allaite
Comme font les mèr', chastement.
— Ah ! enfants, dit-elle, enfants
Que fait votre père à la maison ?

 

7.
— Ah ! mère, dirent-ils, mère,
Bien grande est notre faim ;
Levez-vous, venez avec nous,
Nous irons mendier notre pain.

 

8.
— Ah ! enfants, enfants dit-elle,
Je ne puis me relever :
Mon corps est couché sous terre :
C'est mon âme qu'ici vous voyez !


Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 4 page 15

Origine : Edmond de Coussemaker - Chants populaires des Flamands de France, page 209

 

Voir d'autres versions de ce chant :

Complainte des Trois Orphelins (Vallée du Cher, Blésois) n° 1125 page 57

Dans mon livre je lis (Canada) n° 1238 page 62

Les trois orphelins (Haut-Vivarais) n° 1348 page 68

Los tres enfantons (Aveyron )n° 2349 page 118

et une chanson apparentée :

La Morte qui sort de la Tombe (Nivernais) n° 1546 page 78