Origine : Languedoc (Narbonnais)
Année de l'arrangement : 2001


 

Lou saut

(Chant pour réveiller, l'enfant)


Ieu te fau sautà, moun enfan,
Amai soui toun paire.
Sios lou fil d'un capelà
Que fa dans à ta maire.
etc.


Traduction

Je te fais sauter, mon enfant,
quoique je ne sois pas ton père.

2.
Tu es le fils d'un prêtre
que fait danser ta mère.

3.
On dit que tu es trop blanc
pour être le fils d'un laboureur.

4.
Cependant tu es mon fils,
si j'en crois ta mère.

5.
Je te fais sauter, mon enfant,
je me crois ton père.

6.
Il vaut mieux croire ainsi
que penser le contraire.

7.
Je me trouve beaucoup mieux
d'avoir cette croyance.


Source : A. Montel et L. Lambert - Chants populaires du Languedoc, page 210

Les chants pour réveiller se disent, ainsi que cette dénomination l'indique, lorsque l'enfant, tant placé sur les genoux de sa mère, au sortir du berceau, elle le remue et le fait sauter, jusqu'à ce qu'il ait ouvert complètement les yeux.

L'esprit de l'enfant reçoit, de cet emploi du chant populaire, des impressions joyeuses qui influent profondment sur son esprit, et modifient en général son humeur pour toute la journée qui va suivre.
Le monde ne se présente ainsi à lui que sous un aspect riant, qui l'attire et l'engage.

Le mouvement du cheval, du saut, de la scie, qui exige de la force et de la volonté, est plus facilement supporté par l'homme;
le mouvement des cloches, d'un bateau, d'une charrette d'un moulin, qui va sans effort une fois la première impulsion donnée, convient mieux au contraire à la femme.
(Achille Montel)