Origine : Savoie (Héry-sur-Alby)
Année de l'arrangement : 2001


 

Il y a six mois que c'était le printemps


Il y a six mois que c'était le printemps,
Que j'ai conduit sur l'herbette naissante,
Mon p'tit troupeau, ma famille bêlante;
J'ai commencé mes amours à quinze ans,
J'ignorais tout; j'en étais innocente.

 

2.
J'ignorais tout, jusqu'au nom de l'amour,
Rien n'y troublait la paix de ma chaumière !
Seulette au bois, j'y restais la dernière;
Pour m'amuser, je filais tous les jours,
Je ne craignais que le loup et ma mère.

 

3.
Par un matin vient à passer Colin.
— Que fais-tu là, mon aimable bergère ?
— Moi, je suis là dans ce bois solitaire,
Tire-moi donc de ce mauvais chemin,
Tends-moi le bras comm' si nous étions frères.

 

4.
Au lieu du bras il me tendit la main
En me disant des paroles si tendres;
Moi de l'aimer, je n'ai pu m'en défendre;
J'aurais voulu prolonger le chemin,
Tant de plaisir que j'avais à l'entendre.

 

5.
— Belle bergère, je vais te quitter,
C'est pour aller voir une autre bergère.
Elle est là-bas dans ce lieu solitaire,
Qui dit toujours : Mon berger vient-il pas ?
Ah ! je n'ai plus que mon chien de fidèle !

 

6.
Mon cher Colin, que t'ai-je donc bien fait ?
Qu'y a-t-il en moi qui puisse te déplaire ?
Ne suis-je pas aussi fraîche que la rose ?
Puisque l'amour est gravé dans nos cœurs,
Voudrais-tu bien me répéter la chose ?


Source : Claudius Servettaz Chants et chansons de la Savoie page 20

Chantée par M. Folliet.

 

Voir d'autres versions de ce chant :

I a six mois que c'était le printemps (Limousin) n° 4037 page 202

Voilà six mois quand c'était le printemps (Bas-Berry) n° 960 page 48

Voilà six mois que c'était le printemps… (Val-de-Loire) n° 1181 page 60

Voilà six mois que c'était le printemps (2) (Nivernais/Morvan) n° 1876 page 94

L'y a six mois que c'était le printemps (Bas-Poitou) n° 2956 page 148