Origine : Haut-Poitou
Année de l'arrangement : 1982


 

J'ai fait une maîtresse

(chanson de conscrits)


J'ai fait une maîtresse,
Trois jours, n'y a pas longtemps ;
Je vais m'éloigner d'elle,
La verrai pas souvent.
Est c'qu'ell' chang'ra de sentiments,
Je n'en sais rien !
Je suis engagé pour Bourbon ;
Adieu donc, charmante Manon !

 

2.
Un matin, je me lève
Deux heur' avant le jour ;
A la port' de la belle,
Frappe trois petits coups.
— Si vous dormez, réveillez-vous !
Petit cœur doux !
Si vous dormez, réveillez-vous !
C'est votre amant qui parle à vous.

 

3.
La belle saute en place.
Ell' prend son blanc jupon,
S'en va-t-ouvrir la porte,
A son fidèle amant;
Entre ses bras, ell' s'est jetée
En lui disant :
— Ah ! c'est donc toi, mon cher amour,
Celui que mon cœur aime tant !

 

4.
La bell' fondant en larmes,
Son cher amant lui dit :
— Pleurez point tant, la belle,
Vous me faites mouri'.
Belle, attendez encor sept ans,
Je reviendrai.
Belle, attendez encor sept ans,
Je reviendrai du régiment

 

5.
— Sept ans, lui dit la belle,
Sept ans, c'est bien du temps.
A qui cont'rais-j' mes peines,
Mes pein's et mes tourments ?
Je m'en irai parmi ces champs,
Toujours pleurant,
En regrettant mon cher amant,
Celui que mon cœur aime tant !

 

6
— Sois toujours fille sage,
Conserve ton honneur !
Au bout de ma campagne,
Nous mari'rons tous deux.
— Ah ! oui ! ah ! oui ! mon cher amant,
Sois-moi constant !
Tout au bout des sept ans passés,
Oui, nous serons enfin mariés.


Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 3 page 23

Origine : J. Bujeaud, Chants et chansons populaires de l'Ouest, Vol. 1 page 293.

Cette chanson se trouve également sur le volume de Paul Olivier, Les chansons de métiers page 9

 

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