Origine : Languedoc (Ardèche)
Année de l'arrangement : 1982

 

L'y a un' bergère dans le bois


L'y a un' bergère dans le bois,
Je l'ai entendue pleurer plusieurs fois
Pleurer son serviteur,
C'est un amant trompeur ;
Pleurer son cher amant
Qui ne revient plus dans le bois charmant.

 

2.
Rossignolet du bois charmant,
Que tu m'aimes tant, que l'amour est grand;
Prends ce fuseau d'argent,
Port' le à mon amant ;
Quand te verra venir
Te demandera : Qui t'envoie ici ?

 

3.
Rossignolet prend le fuseau,
Prend son vol bien haut, y sera bientôt;
Passe la mer et l'eau,
Rivières et ruisseaux,
Montagnes et rochers,
Pour aller trouver son amant berger.

 

4.
Quand le berger l'a vu venir,
Ci d'abord lui dit : Qui t'envoie ici ?
— C'est ta rare beauté,
La plus douce à tes yeux,
Qui t'envoie ce fuseau
Pour te faire voir que l'amour est beau.

 

5.
— Rossignolet du bois charmant,
Viens, repose-t-en puis retourne-t-en !
Dis lui que ses faveurs
Sont toujours dans mon cœur
Et que, dans peu de temps,
J'irai la trouver dans le bois charmant !

 

6.
Rossignolet prend le fuseau,
Prend son vol bien haut, y sera bientôt;
Passe la mer et l'eau,
Rivières et ruisseaux,
Montagnes et rochers,
Pour aller trouver sa tant bien aimée.

 

7.
Quand la bergér' l'a vu venir,
Lui a demandé ce qu'il avait dit :
— M'a dit que tes faveurs
Sont toujours dans son cœur,
Et que, dans peu de temps,
Viendrait te trouver dans le bois charmant.

 

8.
La bergère appelle son chien,
Lui disant : Perlot. Prends soin du troupeau.
Prends bien soin du troupeau ;
Je m'en vais sous l'ormeau :
Tu le verras venir,
Lui annonceras que je vais mourir !

 

9.
Mais quand le chien l'a vu venir,
Lui courant après, lui disant : Berger,
Va voir ton Isabeau.
Elle est dessous l'ormeau ;
Va voir ta bien-aimée,
Que son tendre cœur s'en va trépasser.


Source : Joseph Canteloube - Anthologie des Chants Populaires Français, t. 1 page 159

Origine : Louis Lambert, Chants et chansons populaires du Languedoc, t. 2 page 144
Indication : M. le docteur Chaussinand, Coux (Ardèche)

 

Voir une autre version de cette chanson :

L'ingrat Darmon (Vivarais) n° 1347 Page 68