Bacchantes

Les Bacchantes étaient les femmes qui vénéraient Bacchus, c'est-à-dire Dionysos.
Elles faisaient partie de sa suite avec les Faunes et les Satyres.
Elles étaient également appelées Ménades ou Thyiades.
Elles accompagnèrent le dieu de l'Inde à Thèbes.

Pendant les processions et les rites bachiques (les bacchanales), elles couraient échevelées, couvertes de peaux de faon, la tête ceinte de lierre et de pampres, accompagnées du son du tambour et des flûtes, agitant dans leurs mains des flambeaux et des thyrses (bâtons tressés de pampres, de raisin et de lierre).

 

Dionysos

Longtemps tenu pour un dieu étranger, venu de la Thrace, qui aurait été la patrie de l’orgiasme, introduit en Grèce par ses missionnaires et ses dévots, Dionysos est en réalité un dieu qui signifie l’ailleurs  et qui désigne l’Autre.

Composante essentielle de la religion grecque, Dionysos n’est jamais entièrement inscrit dans la cité.
Ses temples y sont rares.
Et il est plus souvent devant  la cité qu’au-dedans.
Dionysos est en relation privilégiée avec la nature non civilisée, avec les puissances du monde sauvage.

Dans le dionysisme, le modèle est l’omophagie: manger crues les chairs d’une victime animale capturée et déchiquetée au terme d’une poursuite sauvage.

Dionysos entraîne ses fidèles dans une nature extérieure à la cité, où les bêtes, les hommes et les dieux se confondent, et sont interchangeables.
Les Bacchantes se conduisent comme des bêtes féroces, et Agavé rapporte la tête de son fils traqué par la meute des femmes dont elle dirige la course.
L’omophagie entraîne à se comporter comme Dionysos, «mangeur de chair crue»: l’homme est tour à tour bête et dieu.

À l’extrême, Dionysos contraint à l’anthropophagie.
On bascule dans un temps antérieur à la société, où les hommes se mangent entre eux, comme font les bêtes sauvages.

Le dieu mangeur de chair humaine naît dans la terre parfumée des aromates, et le miel coule avec le lait de la terre que foulent de leurs pieds les Ménades.
Victime malheureuse des Titans qui le mettent à mort, le font bouillir et rôtir comme un vulgaire animal de sacrifice.


Sources : Encyclopædia Universalis (extraits)
et
Encyclopédie de la Mythologie M. Mughini (éd. de Vecchi)